Politique

Ce que nous savons jusqu’à présent des élections en Zambie au milieu de la fermeture d’Internet

Le dépouillement des votes était en cours en Zambie vendredi après une élection générale âprement disputée qui a vu les médias sociaux étranglés dans la capitale et le président Edgar Lungu a envoyé plus de troupes dans trois provinces pour réprimer la violence.

Des violences ont été signalées dans la province du Nord-Ouest, un bastion d’Hichilema, où deux personnes, dont un président du parti au pouvoir, le Front patriotique (PF), ont été tuées, a annoncé jeudi soir le président, accusant le parti Uni pour le développement national (UPND) de son rival.

La commission électorale zambienne a ouvert une enquête sur le meurtre du président, dont l’UPND a pris ses distances, la qualifiant de tactique de « distraction ».

Le PF allègue également que certains de ses agents ont été battus et chassés des bureaux de vote de la province du Sud.

Lungu, qui avait déployé des militaires pour contrôler le vote à la suite d’affrontements préélectoraux, a renforcé ses troupes dans trois provinces.

On craint que le président « n’exagère l’ampleur de la violence et de l’instabilité dans les régions de l’opposition pour justifier » l’invalidation de leurs résultats, a tweeté jeudi Nic Cheeseman, politologue britannique et auteur de « How to Rig an Election ».

L’accès aux médias sociaux a quant à lui été limité depuis qu’Hichilema a voté dans la capitale Lusaka, faisant sourciller l’électorat.

Les agents électoraux aux yeux larmoyants comptaient toujours les bulletins de vote alors que le soleil se levait sur l’école primaire Vera Chiluba dans le centre de Lusaka vendredi, passant au crible les derniers lots dans une salle de classe.

Le vote s’est poursuivi quelques heures après la fermeture des bureaux de vote à 18h00 (16h00 GMT), avec un grand nombre des plus de sept millions d’électeurs inscrits faisant la queue à travers une grande partie de la journée pour voter.

Les résultats officiels définitifs des élections présidentielles, parlementaires et locales sont attendus d’ici dimanche, bien que des décomptes partiels et officieux circulaient déjà.

Les observateurs du sondage ont mis en garde contre de possibles troubles lorsque les résultats seront publiés.

Le résultat devrait se répercuter sur les résultats à Lusaka, une ville animée de plus de 3,3 millions d’habitants, et dans la province centrale de Copperbelt, la clé de l’économie du deuxième producteur de cuivre d’Afrique.

Hichilema, qui se présente pour la troisième fois contre Lungu, n’a perdu que par environ 100 000 voix en 2016 et une marge encore plus étroite lors d’une élection partielle l’année précédente.