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Mali, le vice-président N’Djim arrêté pour « propos subversifs »

Les autorités maliennes ont arrêté Issa Kaou N’Djim, vice-président du parlement intérimaire du pays, pour avoir tenu des « propos subversifs » sur les réseaux sociaux, ont indiqué deux sources judiciaires.

N’Djim, une figure influente de l’État du Sahel en proie au conflit, a été arrêté mardi dans la capitale Bamako, selon un responsable du tribunal qui a requis l’anonymat.

Le responsable a ajouté que le législateur avait été arrêté pour « propos subversifs », sans fournir plus de détails.

N’Djim est un partisan de l’homme fort de l’armée malienne Assimi Goita, mais est connu pour ses critiques acerbes du Premier ministre par intérim Choguel Kokalla Maiga.

Kassoum Tapo, l’avocat de N’Djim, a déclaré à l’AFP que la détention de son client est illégale car il bénéficie de l’immunité parlementaire.

N’Djim est vice-président d’une législature intérimaire créée à la suite d’un coup d’État militaire dirigé par Goita en août 2020, qui a renversé le président élu Ibrahim Boubacar Keita.

Sous la pression diplomatique, l’armée a ensuite remis le pouvoir à un gouvernement intérimaire dirigé par des civils chargé de ramener le Mali vers un régime civil.

Mais Goita a renversé les dirigeants de ce gouvernement en mai, lors d’un deuxième coup d’État, et a ensuite été déclaré lui-même président par intérim.

L’homme fort fait face à des pressions pour organiser des élections rapides pour rétablir le régime civil, y compris du bloc régional de la CEDEAO et des Nations Unies.

Le gouvernement de Goita a toutefois refusé de se prononcer sur une date et a déclaré qu’il déciderait quand il organiserait des élections en décembre.

L’arrestation de N’Djim intervient après qu’il ait critiqué le gouvernement pour avoir expulsé un représentant de la CEDEAO cette semaine, pour des raisons qui restent floues.