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Les dirigeants maliens se joignent à des milliers de personnes lors d’un rassemblement anti-sanctions

Les Maliens sont descendus dans la rue en masse vendredi après que la junte militaire a appelé à des manifestations contre les sanctions strictes imposées par le bloc ouest-africain de la CEDEAO suite au report des élections.

Dans la capitale Bamako, des milliers de personnes portant les couleurs nationales rouge, jaune et vert se sont rassemblées sur une place centrale, pour un rassemblement organisé par le gouvernement militaire, et ont chanté des chants patriotiques.

Le Premier ministre par intérim Choguel Kokalla Maiga, vêtu d’un uniforme militaire, s’est adressé à une foule massée sur une place principale.

« Toute l’Afrique regarde le Mali aujourd’hui », a-t-il déclaré. « Dans une certaine mesure, le sort de l’Afrique se joue aujourd’hui au Mali ».

Evoquant l’histoire de la résistance africaine contre les colonisateurs, il a également rendu « un hommage particulier » à la Chine et à la Russie pour s’être opposées à « l’embargo illégal et illégitime contre notre peuple ».

Une grande foule s’est également rassemblée dans la ville de Tombouctou, dans le nord du pays, ont rapporté des correspondants de l’AFP. Les médias sociaux ont également montré des manifestations de masse dans les villes de Kadiolo et Bougouni dans le sud.

Les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont convenu de sanctionner le Mali la semaine dernière, en imposant un embargo commercial et en fermant les frontières, dans une décision soutenue plus tard par les États-Unis, l’Union européenne et l’ancienne puissance coloniale française.

Cette décision fait suite à une proposition de la junte malienne de rester au pouvoir jusqu’à cinq ans avant d’organiser des élections, malgré les exigences internationales pour qu’elle respecte sa promesse d’organiser le vote en février.

La junte a qualifié les sanctions d' »extrêmes » et d' »inhumaines » et a appelé à des manifestations.

L’homme fort, le colonel Assimi Goita, qui a pris le pouvoir pour la première fois lors d’un coup d’État en août 2020, a également exhorté les Maliens à « défendre notre patrie ».