En marge de la cérémonie de prise de fonction de Francis Kova Zoumanigui, le nouveau président de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) , le ministre de la justice et des Droit de l’Homme Alphonse Charles Wright n’est pas passé du dos à la cuillère pour dire ses quatres vérités au Procureur spécial de la Cour Aly Touré suite aux manquement qu’il a dû constaté.
Le ministre accuse le procureur spécial, Aly Touré et ses collaborateurs de faire du deux poids, deux mesures dans le traitement des dossiers.
« Monsieur le procureur spécial, combien de fois j’ai été saisi pour me dire de vous suspendre. Quand je vous regarde Monsieur Aly Touré quand vous faillissez, au regard de la loi je ne vous tolérerai pas. Mais tant que vous continuez vous avez tout mon soutien. Vous savez que moi je ne fais pas la langue de bois. Ce qui est important à rappeler ce qui constitue d’ailleurs une déception totale du peuple de Guinée qui d’ailleurs est allé jusqu’à dire à quoi sert la Crief aujourd’hui? Cette question est posée par le peuple de Guinée. Cette Crief là, elle sert à quoi? J’ai dit aucune institution judiciaire ne peut être un instrument de chasse aux sorcières. Non! Pourquoi? Parce que les magistrats qui animent ces institutions judiciaires sont sous serment. Mais la chose qui influence beaucoup plus c’est l’argent. Quand vous luttez contre la corruption, on viendra vous proposer tout.
« Monsieur le procureur, la crief n’est pas faite pour une catégorie sociale, il faut le traitement équitable de tous les dossiers de toutes les personnes qui comparaissent par devant cette juridiction. C’est ça la bonne administration de la justice. Mais ici on voit certains dossiers qui montent aux escaliers et d’autres montent l’ascenseur, deux poids deux mesures. Un comptable poursuivi, l’ordonnateur principal est où ? Où se trouve la cohérence. Des dossiers introduits le même jour, d’autres sortent. Où sont passés d’autres dossiers ?
« Il faut la gestion des dossiers dans un délai raisonnable »
Vous dites à quelqu’un allons à la crief, il dit mais allons rapidement. Aucune crainte. Certains dossiers rentrent et peu de temps les décisions sortent, d’autres sont là ça fait combien de temps. Il faut la gestion des dossiers dans un délai raisonnable. Quand le peuple est déçu de son institution judiciaire, le peuple devient violent, critique.
« Beaucoup étaient poursuivis pour les infractions économiques et financières. Comment ils sont sortis de ce pays? »
Monsieur Aly ne faites pas de différence entre ce que le régime d’Alpha Condé a fait et ce que le CNRD est en train de faire. Qui que ce soit aujourd’hui en fonction. Il faut que le peuple sache que vous travaillez dans la neutralité. Qu’on ne donne pas le sentiment que c’est seulement les gens du régime d’Alpha Condé qui doivent être poursuivis. Non! Je parle de tous les délinquants financiers, qui qu’ils soient. Même nous les magistrats. J’ai dit qui qu’ils soient. C’est pourquoi je vais vous instruire dans les jours à venir tous les DAAF des départements ministériels auxquels les mesures conservatoires ont été prises de demander de déposer à commencer par le garde des sceaux ministre de la justice. On ne peut pas corriger l’opinion en faisant ombrage à la loi parce que c’est nous. Ça ramènera à trahir ce que le peuple attend de nous. Beaucoup étaient poursuivis pour les infractions économiques et financières. Comment ils sont sortis de ce pays? Et aujourd’hui, ils se trouvent à l’étranger. Ça devient très compliqué pour aboutir. Mais monsieur le procureur je vous ai à l’œil ».
Mohamed Fanta Camara