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Didier Drogba: On peut avoir une Afrique stable

Africanews célèbre cette semaine son 5e anniversaire. Ce fut un long voyage et une opportunité de regarder le monde ces 5 dernières années et de se projeter dans le futur.

Africanews a eu le plaisir de discuter avec le légendaire footballeur africain, l’ancien attaquant ivoirien, Didier Drogba. Voici la conversation. Yannick Djanhoun (Correspondance Africanews en Côte d’Ivoire):

Bonjour à tous et bienvenue sur Africanews. Aujourd’hui, dans une interview exclusive, nous accueillons l’un des grands noms du monde du football. Didier Drogba est ici avec nous. Bonjour Didier?

Yannick Djanhoun: Alors qu’Africanews fête ses cinq ans, nous voulons vous parler de quelque chose qui vous passionne par le continent africain. Didier Drogba: C’est vrai. Yannick Djanhoun: Quelle est votre opinion sur l’Afrique ces cinq dernières années?

Didier Drogba: Le continent africain, même s’il est en retard sur plusieurs aspects comme la gouvernance, est un continent en devenir. Je pense que dans l’ensemble, nous faisons des progrès. Quand on regarde l’âge moyen des gens, c’est un continent jeune, jeune et dynamique. À mon avis, il y a eu une nette amélioration au cours des cinq dernières années, car l’Afrique est désormais souhaitée par tous. Maintenant, bien sûr, il appartient à nos dirigeants de voir ce qui est en jeu et de se mettre au travail sur les piliers essentiels du développement que sont la santé et l’éducation. Bien sûr, je ne suis pas économiste, mais je pense qu’une évolution simultanée des principaux secteurs peut se faire. Enfin, je pense qu’il est difficile de se prononcer sur l’Afrique en général, car chaque pays a sa propre spécificité, ses traditions et sa culture, qui diffèrent d’un pays à l’autre. Et je pense qu’il est impératif d’en tenir compte.

Yannick Djanhoun: 2021, tout comme 2020, a été marqué par la pandémie Covid 19. Selon vous, quels sont les leviers qui pourraient nous permettre de rester debout malgré tout? Qu’est-ce qui pourrait permettre aux pays africains de rester debout malgré tout?

Didier Drogba: Le continent africain a été globalement très chanceux, on a été plutôt épargné, quand on le compare à d’autres pays, d’autres continents qui ont été touchés par cette pandémie. Cependant, je pense que nous devons continuer à sensibiliser et à améliorer nos systèmes de santé, car cela nous permettra de sauver des vies, non seulement en relation avec cette pandémie, mais en relation avec toute autre maladie qui frappe le continent. Mais il faut insister sur toute distanciation sociale, et bien sûr, sur le vaccin qui est également disponible pour la population, mais qui crée la polémique. Je pense que d’une certaine manière, il faut se faire vacciner. Il n’y a aucune raison d’être réticent car il s’agit de la survie de notre espèce. Et je pense que les gens qui ont été vaccinés aujourd’hui sont moins à risque. Le meilleur moyen d’éradiquer cette maladie est de se faire vacciner et de prendre les mesures appropriées en respectant la distanciation sociale.

Yannick Djanhoun: Parlons un peu de vous et de vos perspectives. Quels sont vos espoirs et souhaits pour les cinq prochaines années, non seulement pour tous les travaux que vous faites sur le terrain à travers la Fondation Didier Drogba mais aussi pour vos espoirs pour les pays africains?

Didier Drogba: Mon espoir pour les pays africains pour les cinq prochaines années, voire dix ou vingt ans, c’est qu’on puisse avoir une Afrique stable, avec de moins en moins de conflits, qui permettra à la population d’un continent très jeune de prendre son destin en main et éviter de fuir vers l’Ouest, avec la dangereuse traversée de la Méditerranée qui coûte des vies. C’est l’un de mes espoirs pour le continent. Une jeunesse qui est au cœur de toutes les activités et du développement de nos pays. Il est vrai que chaque pays a sa particularité et sa spécificité. Mais dans l’ensemble, ces jeunes doivent être élevés. Ces jeunes doivent être soutenus et guidés, et j’insiste sur des secteurs très importants tels que la santé, l’éducation et la création d’emplois pour que nous puissions garder nos jeunes sur notre terre et nous développer nos pays respectifs avec leurs connaissances.