Deux dirigeants d'un collectif qui organisait des manifestations ayant fait cinq morts, selon le ministre de la justice, ont été inculpés et emprisonnés après avoir comparu lundi devant un juge d'instruction devant un tribunal de la banlieue de Conakry.
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Guinée : Deux dirigeants du FNDC emprisonnés après des manifestations sanglantes

Deux dirigeants d’un collectif qui organisait des manifestations ayant fait cinq morts, selon le ministre de la justice, ont été inculpés et emprisonnés après avoir comparu lundi devant un juge d’instruction devant un tribunal de la banlieue de Conakry.

Jeudi et vendredi, des manifestations sanglantes contre la junte, interdites par les autorités, ont fait « cinq morts de nombreux blessés civils et militaires et d’importants dégâts matériels », selon un communiqué lundi de l’ancien procureur Alphonse Charles Wright.

La junte présidée par le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le président Alpha Condé le 5 septembre, a réquisitionné l’armée « pour le maintien de l’ordre », et procédé vendredi et samedi à des dizaines d’arrestations.

Parmi eux, ceux d’Oumar Sylla alias Foniké Mangué et d’Ibrahima Diallo, deux leaders du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile à l’origine de la manifestation.

Les deux hommes, entendus dans l’après-midi par un juge d’instruction, ont été inculpés de « participation à un attroupement prohibé, pillage, destruction de biens publics et privés, coups et blessures » et incarcérés à la prison civile de Conakry.

Saïkou Yaya Barry, secrétaire exécutif de l’Union des forces républicaines (UFR) de l’ancien Premier ministre Sidya Touré, a également été inculpé et incarcéré. Neuf jeunes ont également été poursuivis pour les mêmes infractions.

Le procureur a requis lundi une peine de six mois de prison avec sursis et une amende de 500.000 fg (60 euros) contre chacun d’eux. Le FNDC a dénoncé « une énième provocation et instrumentalisation de la justice » par la junte.

Le collectif, qui avait appelé à un nouveau mouvement de protestation le 4 août dans tout le pays pour dénoncer la « gestion unilatérale de la transition » par la junte, a suspendu les manifestations samedi pendant une semaine « à la demande expresse » du chef de l’Etat Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embalo, actuel président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

La CEDEAO a également appelé lundi dans un communiqué « les autorités guinéennes, la classe politique et la société civile à engager un dialogue inclusif pour désamorcer les tensions et convenir d’un calendrier et de modalités raisonnables pour le rétablissement pacifique de l’ordre constitutionnel ».

La veille, les « Forces vives de la nation », coalition de partis politiques, de syndicats et d’organisations de la société civile, réclamaient également « l’ouverture immédiate d’un cadre de dialogue inclusif » et menaçaient de nouvelles manifestations à partir du 15 août 2022 sur l’ensemble du territoire national.