Les fidèles chrétiens du monde entier ainsi que ceux de la république de Guinée commémorent les 2020 ans de la naissance de Jésus Christ. A Conakry, une fête particulièrement différente à celles des années précédentes, caractérisée par la cherté des habits sur des marchés, la rareté de la clientèle dans les salons de coiffure et de couture. A cet effet, certains citoyens se sont exprimés au micro trottoir que La rédaction du site Guinéepanorama.com a réalisé.
Pour Hélène Leno, citoyenne rencontrée au marché d’Enta, les habits coûtent extrêmement chers. Par conséquence, mes enfants ne porteront pas mon vêtement de préférence cette année qui est le pagne.
« Tout est cher. Pour cette année nous allons passer une fête sombre. Moi, ma priorité ce sont mes enfants. Je me suis privée pour pouvoir les habiller. Imaginez le prix de pagne à 90.000 fg, 130.000fg, sans parler des frais de couture qui varie de 80.000fg à 100 et quelques mille. Même mes enfants ne porteront pas de pagne cousu. J’ai acheté de la friperie pour chacun d’eux parce que c’est moins coûteux », a-t-elle exprimé son désarroi.
Des années passées, à pareil moment, mon salon était envahi de clientes, dont j’avais du mal même à les installer. Cependant, il y a de cela des heures que je suis là, même une simple demande je ne lui ai pas encore reçue.
« Cette année, je vois un grand changement, une grande différence. D’habitude à partir du 20 seulement mes clientes commencent à venir. Les années passées, à pareil moment, la fête commençait déjà mais cette année nous ne comprenons rien. Moi, d’habitude, je ne travaille pas les lundis, mais aujourd’hui je suis venue tenter ma chance, voir si les clientes vont venir. Je suis là depuis 8heures, nous sommes à 11h passées, jusqu’à présent même une simple demande je n’ai pas eu, pourtant nous avons des marchandises à écouler, que faire », s’est indignée Simone Fangamou coiffeuse au marché Dabompa.
Cette couturière craint d’être dominée de dettes prises dans l’obtention des matériels, si toute fois cette allure de rareté de la clientèle persévérait.
« Je suis au travail comme ça mais rien ne va. Cette fête de Noël est à part. La rareté de la clientèle a commencé depuis l’ouverture des classes avant même de parler de la fête de Noël. A trois jours de la fête de Noël, je n’ai même pas plus de 7clientes d’abord, pourtant mes clientes me dépassent ici chaque jour et quand je leur demande, elles me disent que le marché est cher, le prix de pagne est coûteux, elles préfèrent acheter le prêt-à-porter. Les années passées, je passais la nuit à l’atelier ici avec mes apprentis tellement que j’avais du travail, mais cette fois-ci dès 17heures 30 je rentre chez moi pourtant c’est pendant ces fêtes que nous travaillons beaucoup. Si ça continue comme ça, je crains de me retrouver endettée parce que je suis allée prendre beaucoup de matériels à crédit, et les clientes ne viennent pas. Pour le peu de clientes qui viennent, quand tu fixes ton prix, elles discutent aussi, oubliant que le matériel utilisé coûte cher. Je risque d’aller en faillite parce qu’aujourd’hui je suis obligée de céder et d’accepter ce qu’elles me proposent », a-t-elle lancé.
A rappeler que ces fêtes de fin d’année arrivent cette année dans une période de crises sanitaire et sociopolitique que traverse notre pays, qui seraient à l’origine de ces circonstances.
Aly Camara/linterieur.net