Treize ans jour pour jour après le massacre de 2009 dans un stade de la capitale guinéenne, Conakry, le procès d’une douzaine de suspects débutera plus tard cette semaine.
Parmi les accusés figure l’ancien putschiste militaire du pays, Moussa Dadis Camara, qui est rentré dimanche en Guinée pour assister aux débats.
«Il a toujours voulu être là. Et maintenant que ce procès est programmé, Camara sera là pour livrer sa part de vérité.
Nous pouvons vous assurer qu’il n’est coupable de rien, au contraire il a clamé son innocence et nous le prouverons lors de ce procès », a déclaré l’avocat de l’ancien président, Almamy Samory Traoré.
Le 28 septembre 2009, un groupe d’ONG et de partis d’opposition a organisé un rassemblement pro-démocratie dans un stade de Conakry.
Des milliers de personnes se sont rassemblées pour protester contre l’éventuelle candidature de Camara aux élections présidentielles.
Il avait pris le pouvoir lors d’un coup d’État en décembre 2008, quelques heures seulement après la mort du premier dirigeant du pays, Ahmed Sékou Touré.
Mais lorsque Camara a renié ses promesses de démissionner, des Guinéens en colère ont organisé les manifestations.
Camara est accusé d’avoir incité à la violence au stade il y a 13 ans, au cours de laquelle plus de 150 personnes sont mortes et plus de 100 femmes ont été violées lorsque les forces de sécurité ont pris d’assaut le stade lors d’un rassemblement pro-démocratie.
Une enquête judiciaire qui s’est terminée en décembre 2017 a renvoyé des dizaines de personnes devant la justice.
Malgré les engagements répétés du régime de l’ancien président Alpha Condé, les victimes et leurs proches attendent toujours que les auteurs présumés comparaissent devant le tribunal.
Victimes et familles attendent toujours justice
Asmaou Diallo, est président de l’ONG Association des victimes, parents et amis de la tuerie du 28 septembre (AVIPA).
« Nous voulons vraiment la vérité, nous voulons des réparations, nous voulons une reconnaissance au niveau national pour toutes les victimes des événements du 28 septembre. Et nous espérons que la justice sera rendue de manière claire et transparente, pas seulement un simulacre de procès », dit-elle.
Les événements du 28 septembre 2009 resteront à jamais gravés dans la mémoire des Guinéens, mais on espère que quelque chose de positif sortira de ce procès.
Le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, lors d’une conférence de presse la semaine dernière, a déclaré que la procédure « revisiterait notre histoire et garantirait que » nous sortons tous de ce procès avec une nouvelle vision de la Guinée, où l’impunité n’aura plus sa place ».