Les autorités guinéennes ont annoncé qu’elles poursuivraient l’ancien président Alpha Condé et 26 de ses responsables pour les violences entourant sa candidature à un troisième mandat controversé.
L’ancien dirigeant de 84 ans a été renversé lors d’un coup d’État en septembre par une junte militaire qui dirige désormais le pays d’Afrique de l’Ouest.
L’ex-président et ses partisans sont accusés de plusieurs chefs d’accusation, notamment de complicité de meurtre, d’enlèvements, de torture et de détentions illégales, selon des documents du bureau du procureur général signés par le procureur général Charles Alphonse Wright. Il a ordonné au procureur de district d’engager immédiatement des poursuites judiciaires contre Condé.
Les violences électorales en Guinée en 2020 ont tué au moins 12 personnes dans la capitale et 50 personnes dans d’autres parties du pays, selon le document.
La tentative de Condé de prolonger son règne pour un troisième mandat, après avoir soutenu un référendum constitutionnel qui a modifié la durée des mandats, a déclenché de violentes manifestations. Il a finalement remporté un autre mandat de cinq ans en octobre 2020 pour être évincé en septembre suivant.
Bien que la junte au pouvoir ait déclaré en avril que Condé était libre de se déplacer dans le pays, les nouvelles accusations signifient probablement qu’il sera assigné à résidence. Condé vit actuellement à Conakry chez sa femme.
L’ordre de poursuites judiciaires contre Condé intervient près d’une semaine après que le chef de la junte militaire, le colonel Mamady Doumbouya, a déclaré qu’une transition vers des élections et un retour à un régime civil et démocratique pourraient prendre plus de trois ans.