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Mutinerie au camp Samoreyah (Kindia) : les confidences d’un responsable sécuritaire

Guinéepanorama.com On en sait un peu plus sur la mutinerie qui a eu lieu ce vendredi, 16 octobre 2020, au camp Samoreyah de Kindia. Selon une source sécuritaire qui s’est confiée à Guineematin.com, c’est une frustration liée à la désignation des soldats qui doivent aller à Kidal (Mali) dans le cadre des opérations de maintien de la paix de l’ONU qui est à l’origine de ce mouvement ayant fait au moins trois morts.

Ils étaient au total 1000 commandos en attente au camp Samoreyah de Kindia. Ces militaires guinéens attendaient tous une occasion de se rendre à Kidal, dans le cadre de la mission des Nations Unies pour le maintien de la paix au Mali. Parmi eux, 650 ont vu leur rêve se réaliser récemment, lorsqu’ils ont été choisis pour se rendre à Kidal. C’est le 8 octobre dernier que le ministre de la sécurité et de la protection civile, Damantang Albert Camara, est parti à Kindia pour leur remettre le tricolore national avant leur départ.

Selon notre source, les 350 autres qui sont restés ont été choqués de n’avoir fait partie de ce bataillon dénommé Gangan 6 pour aller en mission au nord Mali. Ils auraient décidé donc de se faire entendre, en commençant par attaquer nuitamment la résidence du commandant du camp Samoreyah, le colonel Mamady Condé, qu’ils accuseraient de n’avoir pas inscrit leurs noms sur la liste de ceux qui devaient partir à Kindia. L’officier de l’armée aurait tenté de se sauver, mais il n’a pas échappé à la colère des mutins.

Après avoir tué le colonel, les soldats sont allés ouvrir le magasin du camp pour s’emparer de beaucoup d’armes. Ils se sont rendus ensuite au camp Kémé Bourama, à la recherche du commandant de cet autre camp, qui serait leur deuxième cible. Mais là, ils ont été repoussés par les hommes du Général Ibrahima Kalil Condé. Les mutins sont partis également à la prison civile de Kindia, où ils ont blessé un lieutenant de l’armée, avant de libérer certains de leurs proches qui y étaient détenus.

Sachant que les autorités ont mis des hommes, notamment les forces spéciales à leur trousse, ils ont décidé de se sauver. Mais certains d’entre eux ont été arrêtés à Kindia, tandis que d’autres ont pris la fuite en direction de Conakry. Arrivés à Kolakhouré, un village de la sous-préfecture de Kouria (Coyah), les soldats se sont divisés en deux groupes : un groupe s’est caché en brousse dans cette localité, et l’autre a pris un raccourci permettant de rallier le Km5 (Dubréka). Ce qui leur permettrait de partir vers Boké.

Malheureusement pour eux, les forces spéciales leur avaient tendu une embuscade. Dans les échanges de tirs qui ont éclaté entre les deux camps non loin du Km5, deux mutins en fuite ont été tués et un autre arrêté. Après cette opération, qui a eu lieu dans la matinée, les forces spéciales ont poursuivi leurs recherches. Et, dans la soirée, elles ont réussi à mettre main sur 5 autres mutins qui étaient cachés en brousse dans le village de Kolakhouré, nous confie un responsable sécuritaire basé à Coyah.

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