Un membre des forces de sécurité guinéennes a été emprisonné pour meurtre dans le cadre de l’enquête sur la mort d’un jeune abattu en marge d’une manifestation contre le prix du carburant à Conakry le 1er juin.
Quatre autres membres des forces de sécurité ont été inculpés « d’abstention criminelle » et placés sous contrôle judiciaire, a indiqué lundi soir le procureur général Alphonse Charles Wright dans un communiqué.
Les mises en examen des cinq suspects sont exceptionnelles dans un pays dont la gendarmerie et les forces de police sont depuis longtemps critiquées par les militants des droits pour leur usage excessif de la force et l’impunité dont elles bénéficient de la part des autorités.
« Moriba Camara a été inculpé et placé en garde à vue pour le meurtre présumé de Thierno Mamadou Diallo », a annoncé le procureur de la République.
La mort de Thierno Mamadou Diallo, 19 ans, abattu lors d’affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, est l’une des premières dans un contexte de contestation depuis la prise du pouvoir par le colonel Mamady Doumbouya.
Le procureur général avait promis de faire la lumière sur le décès. Il a confirmé la semaine dernière que des proches ont déclaré que le jeune homme se trouvait dans un magasin lorsqu’il a été touché par une balle alors que des coups de feu ont été tirés à l’extérieur lors d’une manifestation spontanée contre la hausse des prix du carburant.
Des dizaines de Guinéens ont été tués entre 2019 et 2021 lors de manifestations contre un troisième mandat du président Condé, la grande majorité par balles. Presque aucun policier ou gendarme n’a été tenu pour responsable.
